Les totomobilistes ne voient pas les vélos (ni les pistes cyclables ni les miroirs...)

À part quelques excités du volant, la plupart des conducteurs de caisses à roulettes ne veulent pas spécialement de mal aux vélos, ils ne les voient tout simplement pas, et c'est pour ça que les vélos ne doivent surtout pas serrer leur droite (comme je le disait l'autre jour). Ils ne les voient pas parce que leur cerveau filtre l'information: ils sont attentifs aux autres véhicules, le vélo n'est pas vraiment un véhicule, et hop le cerveau met un petit coup de gomme dans le paysage pour effacer le vélo. L'autre jour je roulais sur la piste cyclable juste à droite de la route, une voiture me dépasse puis tourne à droite dans son parking en me coupant la route. Comme je m'y attendais un peu j'en mets deux coups: un de frein et l'autre de klaxon et proteste auprès du totomobiliste: «je ne vous avais pas vu» dit le quidam, «c'est bien ce que je vous reproche» lui dis-je.

Dans le même genre les totomobilistes voient pas forcément les pistes cyclables. À la sortie de l'endroit où je travaille, la piste cyclable, construite il y a 5 ans,  passe au ras du grillage. OK, ce positionnement, n'est peut-être pas des plus judicieux, mais la signalisation est là avec panneau, traits par terre et miroir pour avoir une meilleur visibilité. Et bien, après quelques discussions avec des gens qui passent là tous les jours, il y en a qui ne savent pas qu'il y a une piste cyclable, et il y en a encore plus qui n'ont jamais remarqué que le miroir était bien utile pour observer les deux cotés de la piste cyclable en même temps (et ne pas être gêné par les buissons).

C'est pour cela quand dans les villes où il y a plus de vélos, les vélos sont plus en sécurité. Les vélos se mettent à faire partie du paysage normal et le cerveau du totomobiliste cesse de gommer à tord. La récente et importante augmentation de la pratique du vélo à Lyon et à Paris n'a provoqué qu'une très faible hausse des accidents, donc une baisse du risque par déplacement. Malheureusement par ici, il reste du chemin à faire. Restez prudent.

Olivier